Serge Bernouillet

Publié le 10 04 2018
Serge bernouillet

 

Apiculteur à Sarlat

On devient apiculteur de différentes façons : souvent, il existe des ruches dans la famille, pour moi, c’est un essaim qui est venu s’installer à côté de la maison. C’était en 1970 : la motivation pour l’apiculture, le désir de mieux connaître les abeilles est venu dès ce moment-là.

Ensuite, j’ai effectué de nombreux stages en école d’apiculture ou chez des apiculteurs professionnels, la lecture sur ce sujet ne suffit pas. Pendant mes premières années, je n’ai eu que des abeilles locales (dites noires du Pays), qui ne sont pas de la plus grande douceur !

Au cours de mes stages, j’ai découvert l’abeille Buckfast (du nom de l’abbaye de Buckfast, dans laquelle le père Adan a passé sa vie à stabiliser cette souche). Depuis, je m’efforce de sélectionner mes reines sur les descendants de cette dernière.

Mes ruches en Périgord sont situées dans un rayon de 10 km autour de Sarlat (20 ruches). Je possède également 10 ruches situées à la pointe de Grave à 30 m de l’Océan (Gironde) dans un environnement très iodé parmi des centaines d’hectares de ronces, d’acacias et de fleurs de dunes. Enfin, j’entretiens également un rucher d’élevage et de fécondation de reines qui se compose d’une vingtaine de « ruches mini-plus ». Ces reines sont élevées sur des souches d’abeilles Buckfast qui ont subi une sélection très rigoureuse afin qu’elles résistent aux maladies. Malgré cela, il est difficile de maintenir le nombre de ruches, il faut élever et renouveler les reines tous les 2 ans.

Mes ruches sont de type Dadant 10 cadres. La moyenne de production de miel varie de 15 à 25 kilo par ruche.

    • Les ruches en production ne sont jamais nourries avec du sucre ou d’autres produits afin de garantir la qualité et la pureté du miel récolté.
    • Le miel est prélevé dans les hausses lorsqu’il est arrivé à maturation maximum (bien operculé), pour garantir le taux d’humidité au niveau idéal
    • La cire que j’utilise est celle de ma production, récupérée dans les hausses (cire d’opercule) pour éviter d’introduire de la cire traitée ou contaminée

Pour s’occuper des abeilles, il faut être passionné et les aimer, surtout en cette période où la mortalité de ces dernières est importante. Combien de ruches resteront vivantes au printemps ?

Les abeilles ne craignent pas le froid ; Elles sont surtout sensibles aux pesticides, frelons asiatiques, varoa… Toutes ces causes font que de nombreuses ruches ont disparu ces dernières années, en France, en Europe et dans le Monde…

Restons optimistes afin que ce constat soit de plus en plus pris en compte.

Les abeilles sont indispensables à la pollinisation et à l’écosystème. Espérons que des solutions simples, intelligentes et efficaces soient trouvées, afin que l’apiculture subsiste…

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